L’union fait la force : les Noirs américains et Haïti

By Yann Kileveya
Vendredi 16 mars 2018

Claire Bourhis2.JPG

Claire Bourhis-Mariotti cet après-midi à l'auditorium Saint-Charles de l'Université Montpellier 3
(Journée d'études « Le champ des études haïtiennes » du 16 mars 2018)


La devise « L'union fait la force » qui figure sur les Armes de la République d’Haïti depuis plus de deux siècles, résume assez bien, selon Claire Bourhis-Mariotti, les espérances des Noirs américains qui se tournèrent vers Haïti dans le siècle qui suivit son indépendance: Dès 1804, et encore davantage à partir des années 1820, la première république noire du monde ne laissa pas indifférents les penseurs et militants noirs dans le cadre de leur combat pour la libération et l’égalité des droits de leur « race ». Si les échanges entre membres de la « diaspora noire » furent tour à tour culturels, artistiques, humains, religieux, diplomatiques, politiques ou plus concrètement commerciaux, ils suscitèrent inévitablement une réflexion sur leur identité. Qu’ils aient perçu Haïti comme un exemple d’émancipation à suivre ou une nouvelle terre promise, qu’ils aient émigré (in)volontairement vers elle ou l’aient quittée plus ou moins à contrecœur pour retourner aux États-Unis, les Noirs américains écrivirent de nombreuses pages d’une histoire commune avec les Haïtiens.

En analysant les expériences haïtiennes vécues par les Noirs américains tout au long du 19e siècle – depuis la première tentative d’émigration volontaire de Noirs libres vers Haïti dans les années 1820 jusqu’à l’Exposition universelle de Chicago en 1893 – la conférencière a bien fait apparaître « une dynamique d’ensemble, dans laquelle Haïti se révèle être un élément majeur structurant de la construction identitaire de la communauté noire américaine. »



 Claire Bourhis3.JPG

Claire Bourhis-Mariotti est maître de conférences en histoire et civilisation des États-Unis 
Conseiller Scientifique (chargée de l’évaluation des formations et écoles doctorales) au Haut Conseil pour l’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur 
Membre de l’EA 1569 TransCrit (Transferts critiques et dynamiques des savoirs, domaine anglophone) 
Vice-Présidente du REDEHJA (Réseau pour le Développement Européen de l’Histoire de la Jeune Amérique) et Secrétaire de EEASA (European Early American Studies Association)
 
 Domaine(s) de recherche :
Histoire africaine-américaine 
Histoire du Sud des États-Unis 
Colonisation et émigration des Africains-Américains
Race et citoyenneté